Droits d'auteur, salaire
ou honoraires ?
Le statut social
des artistes-auteurs
Les
auteurs d'œuvres
littéraires et dramatiques, musicales et chorégraphiques,
audiovisuelles et cinématographiques, phonographiques, graphiques
et plastiques peuvent exercer une activité de création
à titre indépendant ou de salarié.
De
par leur statut et la nature de leur intervention, la rémunération
d'un auteur peut revêtir plusieurs formes.
Les droits d'auteur
Les droits d'auteur
sont les rémunérations que perçoit un auteur en
contrepartie de l'exploitation de ses droits patrimoniaux sur la propriété
immatérielle de ses œuvres.
Ce
sont par exemple les droits d'exploitation d'un manuscrit sous forme
de livre, le droit d'adaptation cinématographique d'une bande
dessinée, le droit d'exposition de photographie, les droits d'exploitation
d'une oeuvre dramatique ou audiovisuelle.
Peuvent
bénéficier de ces droits les personnes ayant contribué
à la création d'une oeuvre telle que définie aux
articles L-121-2 et L. 121-3 du code de la propriété
intellectuelle et dont l'activité se rattache aux branches
professionnelles énumérées à l'article
R. 382-2 du code de la sécurité sociale.
Ainsi,
écrivains, traducteurs, préfaciers, illustrateurs, graphistes,
auteurs d'anthologies, réalisateurs, compositeurs, paroliers,
metteurs en scène, chorégrahes, scénaristes etc.
sont des auteurs et perçoivent à ce titre pour l'exploitation
de leur œuvre
des droits d'auteur.
En revanche, ne relèvent pas,
en principe, des droits d'auteur, les rémunérations versées
en
contrepartie de :
- prestations de conseil, sans réalisation
matérielle ;
- prestations techniques, par exemple : composition, calibrage de texte,
mise en page, travail des documentalistes, des iconographes, des conseillers
littéraires ou des correcteurs.
D'autre part, relèvent d'un autre régime, celui des droits
voisins, les prestations d'artistes-interprètes, c'est à
dire de personnes qui chantent, récitent, déclament, jouent
ou exécutent une œuvre
littéraire ou artistique, un numéro de variété,
de cirque ou de marionnettes.
Il
s'agit par exemple des activités de musiciens solistes ou d'orchestre,
d'acteurs et comédiens.
Le salaire
Un auteur peut percevoir une rémunération en salaire.
Les auteurs relevant obligatoirement du salariat sont :
- les journalistes et collaborateurs de presse ;
Les auteurs travaillant pour des entreprises de journaux et de périodiques
ou pour une agence de presse et ayant la qualité de journalistes
professionnels au sens du code du travail bénéficient
d'une présomption de contrat de travail quelque soit le lien
les unissant à l'entreprise ou à l'agence de presse.
La présomption de contrat de travail s'applique même si
la personne ne détient pas la carte d'identité professionnelle
et quel que soit le montant de la rémunération ainsi que
la qualification donnée par les parties à leur relation.
- Les personnes soumises à un lien de subordination.
Le
lien de subordination est le critère retenu pour identifier et
qualifier un contrat de travail.
Ainsi,
relèvent du régime de droit commun de la sécurité
sociale, les auteurs sous contrat de travail qui sont soumis à
des instructions, des horaires de travail, et pour lesquels l'employeur
fournit les locaux.
Exemple
: un graphiste en entreprise, un directeur artistique, un technicien
assistant travaillant en entreprise, percevront un salaire.
Les honoraires
Lorsque l'activité est exercée en toute
indépendance, la rémunération perçue par
un auteur peut être qualifée d'honoraires. Cette rémunération
sera versée au titre de la réalisation de prestations
techniques et non pas de l'exploitation de l'œuvre.
C'est le cas par exemple des photographes. La réalisation des
prises de vue, le temps passé pour le reportage seront facturés
en honoraires.
Cumul des différentes formes de rémunération
Droits d'auteur et salaire
Dans certains cas, un auteur peut cumuler des formes de rémunérations
différentes.
Ainsi, le chorégraphe, ou le metteur en scène, perçoit
un salaire en sa qualité de maître de ballet, ou de metteur
en scène, correspondant à la préparation du spectacle
et au travail de répétition, et des droits d'auteur au
titre de l'exploitation de l'œuvre
chorégraphique ou de la mise en scène.
Le contrat établi entre l'entrepreneur de spectacles et le metteur
en scène ou le chorégraphe doit distinguer ces deux types
de rémunération. A savoir cependant, lorsque le contrat
prévoit une rémunération globale sans faire de
distinction entre les salaires et les droits d'auteur, la totalité
de la rémunération sera qualifiée de salaire.
Il en est de même du réalisateur d'une œuvre
audiovisuelle ou cinématographique, qui percevra un salaire pour
ce qui est de l'éxécution matérielle de l'œuvre
: choix des acteurs, tournage, montage etc. puis des droits d'auteur
pour l'exploitation de l'œuvre.
C'est encore le cas parfois des journalistes qui perçoivent une
première rémunération sous forme de salaire pour
la rédaction d'un article, puis des droits d'auteur pour l'exploitation
de leur contribution.
Droits d'auteur et honoraires
De
la même manière, certains auteurs exerçant leur
activité à titre indépendant percevront deux formes
de rémunération :
- des honoraires pour la réalisation technique de l'œuvre
- des droits d'auteur pour l'exploitation de cette œuvre
C'est le cas par exemple d'un photographe dans le cadre d'une œuvre
de commande qui percevra des honoraires pour la prise de vue des photographies,
puis des droits d'auteur pour l'exploitation de ses photographies dans
le cadre d'un film.
Le 17 mars 2011
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